Ding !
Chaque jour, ding !
Nous entrons en piste,
Nous montons sur le ring.
Chaque jour, ding !
Il faut parer en soliste
Les bangs et les bings.
De l’estrade sans parapet,
Je dois entrer dans l’arène
Sans souffle et sans archet.
Lorsque l’orchestre s’affaire,
En marge de la scène,
Je suis là tête en l’air.
Face à l’adversité,
Je joue ma partition.
Avec adelphité,
Je cherche l’unisson.
Dans une philharmonie,
Il est de bon demi-ton
D’avoir le bémol poli
Sans être fier-à-pistons.
Enfant, un peu brute épaisse,
À la tête de la fanfare,
Je me voyais grosse caisse.
J’aurais voulu donner le la
Mais ni hautbois ni phare,
Je suis dans l’ombre du gala.
Je pourrais d’un coup de cymbale
Devenir rebelle jazz-band
Pour être le roi du bal,
Rire des cordes qui se tendent.
Mais combien de violonistes
Pour un seul premier violon ?
Alors le percussionniste
Doit se faire une raison.
Il n’y aura ni dièse ni drame.
Sur ma boite à états d’âme,
Je referme le couvercle.
En bon joueur de triangle,
Il me faut arrondir les angles
De la quadrature du cercle.
Chaque fois, ding !
Toujours velléitaire,
Je monte sur le ring.
Chaque fois, bing !
Je joue ma vie, mon pater
Sur l’harmonie d’un ding.