La plume dans les étoiles
Le jour frémit de brouhaha,
J’ai la tête qui bourdonne
Et le crayon qui ânonne
De vers en galimatias.
Triste dérive au réveil,
Mon écritoire à vau-l’eau,
Aveuglé, abreuvé de soleil,
Je me noie dans son halo.
Dans la foule, je vous croise
Anonymes aux visages flous.
Ne croyez pas que je vous toise,
La meute cache le loup.
Vous n’êtes encore que les secondes
D’une narration inféconde,
Je guette le ciel noirci
Annonçant le temps du récit.
Au bout d’un dernier soupir
Pointe le silence de la nuit,
À nouveau je respire,
Je retrouve mes esprits.
Au firmament pour tableau noir,
À la craie blancheur de lune,
S’écrivent de belles histoires
Que je décroche une à une.
Nyx nous drape de son voile,
Je me souviens de tout,
Poète dans les étoiles,
Je me souviens de vous.
De vers en strophe, je dessine
L’œil et la fossette au menton.
À votre iris, je devine
Le nom de vos constellations.