À cœur moulu
Je mouds les mots pour en faire des refrains
Ma pauvre tête comme seul moulin
Il me faut puiser dans cette mouture
Afin de noircir une page d’écriture
Je filtre les rimes, j’en fais des quatrains
Ai-je trop corsé l’arôme, je le crains
Je passe sans cesse au percolateur
Les mots torréfiés au fond de mon cœur
Tu vois, en attendant notre café
Je bois de la poésie réchauffée
J'attends une reine au fond d’un troquet
Avec pour royaume cet estaminet