À mots feutrés
Je l’ai glissé dans un petit sac de feutrine
Que j’ai noué d’un large ruban
Il est comme un cœur dans la poitrine
Bien au chaud dans ce petit caban
J’ai placé le sac dans un coffre d’acajou
Que j’ai scellé avec un peu de cire
Il est comme l’écrin d’un bijou
A l’abri de Mercure et ses sbires
J’ai fait du coffre le plus beau des rêves
Que je répète à l’envi
Il est comme une histoire qui s’achève
Et s’ouvre sur une nouvelle vie
Je range ce rêve au fond de mon cœur
Pour le protéger de l’aurore
Il est comme une liqueur
Qui se bonifie dans son amphore
Lorsque le temps est trop long
Lorsque l’espoir cède à l’abandon
Lorsque mon cœur est trop lourd
Lorsque l’ennui gagne l’amour
Je retire délicatement du sac de feutrine
Deux feuilles serties dans un carnet
Sur une page les traits de ton visage que je dessine
Avec la plume et au secret
A chaque fois que je dénoue le sac de feutrine
C’est toujours le même couplet
Sur une nouvelle page j’écris les mots que tu devines
Mon amour écrit en sonnets