L'antépénultième
A la toute dernière strophe
L’inquiétude m’apostrophe.
Au commencement du dernier vers,
C’est un peu le début du calvaire.
A la fin de la dernière rime,
C’est un mal qui s’envenime.
La fin d’un poème,
C’est toujours le même problème.
Le stigmate, un temps oublié,
S’est de nouveau réveillé.
De cette faille, les doutes s’épanchent,
La feuille est redevenue blanche.
Ce vide ne trahit-il pas les amours hésitants ?
Ecrire pour courir après le temps.
Aller toujours au plus intime,
Pour fuir le poème ultime.
C’est le destin des poètes amoureux,
Quittés par l’inspiration, ils sont malheureux.
Puis les mots reviennent à un rythme entêtant,
Ecrire pour figer la magie de l’instant.
Les vers et les rimes jaillissent,
Cette fontaine panse la cicatrice.
Et je t’offre alors, chacun de mes poèmes,
Comme s’il était, l’antépénultième.