Septem dies
Nous nous sommes quittés vendredi,
Ravis et un peu abasourdis
Du plaisir que nous nous étions donnés.
Pourtant à bien y penser,
Nul doute que ce jour là,
Vénus nous serrait dans ses bras.
Samedi, premier jour à attendre
Et je ne vais pas te l’apprendre,
C’est un jour sans divinité.
Saturne ne peut se réveiller
Qu’avec quelques mots d’anglais :
First day, Saturday.
Dimanche, journée particulière
Qui seule débute par la lumière.
Mais sans être à tes côtés,
Je ne suis qu’un athée
Qui traîne encore sa peine
Dans cette trop longue semaine.
Lundi, un nouvel astre nous éclaire
Mais les jours se suivent sans mystère.
Je rêve alors des nuits,
De nos corps au creux de ton lit.
Mon cœur meurtri et éploré
Accompagne les reflux des marées.
Mardi, je reprends les armes,
Je ne verserai plus une larme.
Le décompte a commencé
Des minutes qui nous ont séparés.
Je tire déjà un feu d’artifice,
L’absence signera l’armistice.
Mercredi, je me sens toujours plus fort
Le temps plie sous mes efforts.
Mercure protège ma plume,
Mes rimes n’ont plus d’amertume.
Encore un jour, encore un dieu
Pour oublier nos adieux.
Jeudi, j’ai dans la main le foudre
Et le pouvoir de réduire en poudre
Les jours, les minutes, les secondes.
Le ciel et la terre grondent.
Ton regard, ton corps, tes baisers,
Rien d’autre ne pourra m’apaiser.